TALAZOPARIB PFIZER 1 mg, gélule, boîte de 1 flacon de 30
Retiré du marché le : 23/09/2019
Dernière révision : 23/10/2018
Taux de TVA : 0%
Laboratoire exploitant : PFIZER
TALAZOPARIB est indiqué dans le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastatique chez les patients adultes porteurs de mutation germinale et/ou somatique du gène de prédisposition au cancer du sein (BRCA), et négatifs pour le récepteur du facteur de croissance épidermique humain 2 (HER2) ayant reçu au moins une chimiothérapie par anthracycline et/ou taxane en situation néoadjuvante, adjuvante ou métastatique, et en l'absence de résistance aux sels de platine.
Les patients RH+ ne doivent plus être éligibles à une hormonothérapie.
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition.
Myélosuppression
Des cas de myélosuppression, incluant anémie, leucopénie/neutropénie et/ou thrombopénie, ont été rapportés chez des patients traités par le talazoparib (voir rubrique Effets indésirables). Ne pas commencer le traitement par le talazoparib avant que le patient n'ait récupéré d'une toxicité hématologique due à un traitement antérieur (grade ≤ 1).
La numération formule sanguine doit être établie à l'état initial et surveillée toutes les semaines les deux premiers mois de traitement puis mensuellement afin d'identifier des signes éventuels de toxicité hématologique pendant le traitement. Les signes et symptômes associés à l'anémie, la leucopénie/neutropénie et/ou la thrombopénie chez les patients recevant du talazoparib doivent être également surveillés régulièrement. En cas de survenue de tels événements, des modifications de dose (réduction ou interruption) sont recommandées (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Des soins de support, avec ou sans transfusion de sang et/ou de plaquettes, et/ou l'administration de facteurs de stimulation des colonies peuvent être utilisés si c'est approprié. Une évaluation hématologique incluant un myélogramme et une ponction de la moelle osseuse est recommandée si la myélosuppression persiste plus de 4 semaines.
Syndrome myélodysplasique/leucémie aiguë myéloïde
Des cas de syndrome myélodysplasique/leucémie aiguë myéloïde (SMD/LAM) ont été rapportés chez des patients ayant reçu des inhibiteurs de la poly(adénosine diphosphate [ADP] ribose) polymérase (PARP). Dans l'étude de phase 3 randomisée dans le cancer du sein, aucun cas de SMD/LAM n'a été rapporté chez les patients recevant le talazoparib. Dans l'ensemble, 1 cas de SMD/LAM a été rapporté sur 561 patients atteints de tumeurs solides (0,2 %) traités par le talazoparib dans les études cliniques. Les facteurs susceptibles de contribuer au développement d'un SMD/LAM incluent une chimiothérapie antérieure à base de platine, d'autres agents endommageant l'ADN ou une radiothérapie. La numération formule sanguine doit être établie à l'état initial et surveillée chaque mois afin d'identifier des signes éventuels de toxicité hématologique pendant le traitement. Si un SMD/LAM est confirmé, le traitement par le TALAZOPARIB doit être arrêté.
Toxicité embryo-foetale
Des études chez l'animal ont montré une toxicité embryo-foetale ; le talazoparib s'est révélé clastogène dans des tests in vitro et in vivo (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Le talazoparib ne doit pas être administré aux femmes enceintes ni aux femmes envisageant une grossesse pendant le traitement. Il doit être recommandé aux femmes en âge de procréer d'éviter une grossesse pendant le traitement par talazoparib. TALAZOPARIB peut provoquer des anomalies foetales lorsqu'il est administré chez la femme enceinte. Informer les femmes enceintes du risque potentiel pour le foetus (voir rubrique Grossesse et allaitement).
Les femmes doivent utiliser une méthode de contraception hautement efficace pendant le traitement par TALAZOPARIB et pendant au moins 4 mois après la fin du traitement. Il doit être recommandé aux patients de sexe masculin ayant des partenaires féminines en âge de procréer et des partenaires enceintes d'utiliser des préservatifs (même après une vasectomie) pendant le traitement par TALAZOPARIB et pendant au moins 4 mois après la dernière dose.
Résumé du profil de sécurité
Le profil de sécurité global de TALAZOPARIB repose sur les données groupées de 494 patients ayant reçu 1 mg de talazoparib par jour dans des études cliniques sur des tumeurs solides, dont 286 patients issus d'une étude randomisée de phase 3 et présentant un cancer du sein localement avancé ou métastatique avec mutation germinale BRCA, HER-2 négatif et 83 patients issus d'une étude non randomisée de phase 2 incluant des patients atteints de cancer du sein localement avancé ou métastatique avec mutation germinale BRCA.
Les événements indésirables les plus fréquents (≥ 25 %) chez les patients recevant le talazoparib dans ces études cliniques étaient : fatigue (57,1 %), anémie (49,6 %), nausées (44,3 %), neutropénie (30,2 %), thrombopénie (29,6 %) et céphalées (26,5 %). Les événements indésirables de grade ≥ 3 les plus fréquents (≥ 10 %) avec le talazoparib étaient : anémie (35,2 %), neutropénie (17,4 %) et thrombocytopénie (16,8 %).
Des modifications de la dose (réduction ou interruption) en raison d'un effet indésirable sont survenues chez 62,3 % des patients recevant TALAZOPARIB. Les effets indésirables les plus fréquents conduisant à des modifications la dose ont été l'anémie (33,0 %), la neutropénie (15,8 %) et la thrombocytopénie (13,4 %).
Un arrêt définitif en raison d'un effet indésirable est survenu chez 3,6 % des patients recevant TALAZOPARIB. La durée médiane d'exposition était de 5,4 mois (écart 0,03-61,1).
Tableau des effets indésirables
Le tableau 2 présente les effets indésirables survenus pendant l'étude EMBRACA.
Les effets indésirables sont énumérés par classe de systèmes d'organes et catégorie de fréquence. Les catégories de fréquence sont définies comme suit : très fréquent (≥ 1/10) et fréquent (≥ 1/100 à < 1/10).
Tableau 2. Effets indésirables - Étude EMBRACA
Classe de systèmes d'organes Fréquence Terme préférentiel | TALAZOPARIB N=286 (%) | ||
Tous grades* n (%) | Grade 3 n (%) | Grade 4 n (%) | |
Affections hématologiques et du système |
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lymphatique |
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Très fréquent |
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Anémiea | 151 (52,8) | 110 (38,5) | 2 (0,7) |
Thrombocytopénieb | 77 (26,9) | 32 (11,2) | 10 (3,5) |
Neutropéniec | 99 (34,6) | 51 (17,8) | 9 (3,1) |
Leucopénied | 49 (17,1) | 18 (6,3) | 1 (0,3) |
Fréquent |
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|
Lymphopéniee | 21 (7,3) | 9 (3,1) | 0 (0,0) |
Troubles du métabolisme et de la nutrition Très fréquent Diminution de l'appétit |
61 (21,3) |
1 (0,3) |
0 (0,0) |
Affections du système nerveux |
|
|
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Très fréquent |
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Maux de tête | 93 (32,5) | 5 (1,7) | NA |
Étourdissements | 48 (16,8) | 1 (0,3) | NA |
Dysgueusie | 29 (10,1) | NA | NA |
Classe de systèmes d'organes Fréquence Terme préférentiel | TALAZOPARIB N=286 (%) | ||
Tous grades* n (%) | Grade 3 n (%) | Grade 4 n (%) | |
Affections gastro-intestinales |
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Très fréquent |
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Nausées | 139 (48,6) | 1 (0,3) | NA |
Diarrhées | 63 (22,0) | 2 (0,7) | 0 (0,0) |
Vomissements | 71 (24,8) | 7 (2,4) | 0 (0,0) |
Douleur abdominalef | 55 (19,2) | 2 (0,7) | NA |
Fréquent |
|
|
|
Dyspepsie | 28 (9,8) | 0 (0,0) | NA |
Stomatite | 24 (8,4) | 0 (0,0) | 0 (0,0) |
Affections de la peau et du tissu sous- cutané Très fréquent Alopécieg |
72 (25,2) |
NA |
NA |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration Très fréquent Fatigueh |
178 (62,2) |
9 (3,1) |
0 (0,0) |
Les grades d'événement indésirable ont été évalués à l'aide de la classification NCI CTCAE (version 4.03). Les patients ayant eu plusieurs événements pour un terme préféré donné n'ont été compté qu'une seule fois pour chaque terme préféré.
Abréviations : CTCAE=Common Terminology Criteria for Adverse Events (critères terminologiques communs pour les événements indésirables) ; NCI=National Cancer Institute, institut national du cancer ; N=nombre de patients ; NA=Non applicable.
* Il n'y a pas eu d'effets indésirables de grade 5.
a. Inclut les termes préférés anémie, diminution de l'hématocrite et diminution de l'hémoglobine.
b. Inclut les termes préférés thrombocytopénie et diminution de la numération plaquettaire.
c. Inclut les termes préférés neutropénie et diminution du nombre de neutrophiles.
d. Inclut les termes préférés leucopénie et diminution du nombre de globules blancs.
e. Inclut les termes préférés lymphopénie et diminution du nombre de lymphocytes.
f. Inclut les termes préférés douleur abdominale, douleur abdominale haute, inconfort abdominal et douleur abdominale basse.
g. Pour le talazoparib, le grade 1 est 22,7 % et le grade 2 est 2,4 %.
h. Inclut les termes préférés fatigue et asthénie.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe B) du protocole d'utilisation thérapeutique.
La NFS doit être établie à l'état initial et surveillée toutes les semaines les deux premiers mois de traitement puis mensuellement afin d'identifier des signes éventuels de toxicité hématologique pendant le traitement.
TOUTES les femmes en âge de procréer doivent faire un test de grossesse avant le traitement.
Les femmes doivent utiliser une méthode de contraception hautement efficace pendant le traitement et pendant au moins 4 mois après la fin du traitement. Les hommes ayant des partenaires féminines en âge de procréer ou des partenaires enceintes doivent utiliser des préservatifs pendant le traitement et pendant au moins 4 mois après la fin du traitement (même après une vasectomie). EVITER la curcumine (ingrédient courant du curry) pendant le traitement. EVITER la prise de médicament à base de MILLEPERTUIS (Hypericum perforatum). INFORMER IMMEDIATEMENT le médecin en cas de : . Essoufflement, fatigue importante, pâleur ou battements cardiaques rapides. . Fièvre ou infection. . Bleus ou saignements durant plus longtemps que d'habitude en cas de blessure. PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (risque de vertiges, faiblesse, fatigue).
Femmes en âge de procréer / contraception chez les hommes et les femmes
Les femmes en âge de procréer ne doivent pas tomber enceintes pendant qu'elles reçoivent TALAZOPARIB et ne doivent pas être enceintes au début du traitement. Toutes les femmes en âge de procréer doivent faire un test de grossesse avant le traitement (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Les femmes doivent utiliser une méthode de contraception hautement efficace pendant le traitement par TALAZOPARIB et pendant au moins 4 mois après la fin du traitement. Il doit être recommandé aux patients de sexe masculin ayant des partenaires féminines en âge de procréer et des partenaires enceintes d'utiliser des préservatifs (même après une vasectomie) pendant le traitement par TALAZOPARIB et pendant au moins 4 mois après la dernière dose (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Grossesse
Aucune donnée n'est disponible concernant l'utilisation de TALAZOPARIB chez la femme enceinte. Les études chez l'animal ont montré une toxicité embryo-foetale (voir rubrique Données de sécurité précliniques). TALAZOPARIB peut provoquer des anomalies foetales s'il est administré chez la femme enceinte. TALAZOPARIB n'est pas recommandé durant la grossesse et chez la femme en âge de procréer n'utilisant pas de contraception (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Allaitement
Le passage de TALAZOPARIB dans le lait maternel n'est pas connu. On ne peut exclure tout risque pour le nouveau-né/nourrisson ; par conséquent, l'allaitement est déconseillé pendant le traitement par TALAZOPARIB et pendant au moins 24 jours après la dernière dose.
Fertilité
Aucune information n'est disponible concernant la fertilité humaine. Au vu des données non-cliniques sur les testicules et les ovaires, la fertilité masculine et la fertilité féminine pourraient être compromises par le traitement par TALAZOPARIB (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Le talazoparib est un substrat des transporteurs de médicaments P-gp et BCRP et il est éliminé principalement par clairance rénale sous forme inchangée.
Agents pouvant affecter les concentrations plasmatiques de talazoparib
Effet des inhibiteurs de la P-gp
Une analyse de pharmacocinétique de population (PK) a montré que l'utilisation concomitante d'inhibiteurs puissants de la P-gp avec TALAZOPARIB augmentait l'exposition au talazoparib de 44,7 %, par rapport à TALAZOPARIB seul. Si l'administration concomitante d'un inhibiteur puissant de la P-gp (incluant notamment amiodarone, carvédilol, clarithromycine, cobicistat, darunavir, dronédarone, érythromycine, indinavir, itraconazole, kétoconazole, lapatinib, lopinavir, propafénone, quinidine, ranolazine, ritonavir, saquinavir, télaprévir, tipranavir, valspodar et vérapamil) est nécessaire, réduire la dose de TALAZOPARIB à 0,75 mg une fois par jour (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Effet des inducteurs de la P-gp
L'effet des inducteurs de la P-gp sur la pharmacocinétique du talazoparib n'a pas été étudié. L'utilisation concomitante d'inducteurs puissants de la P-gp (incluant notamment carbamazépine, rifampicine et millepertuis) doit être évitée (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Effet des inhibiteurs de la BCRP
L'effet des inhibiteurs de la BCRP sur la pharmacocinétique du talazoparib n'a pas été étudié. L'administration concomitante d'inhibiteurs puissants de la BCRP (incluant notamment curcumine, cyclosporine et élacridar [GF120918]) doit être évitée (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Effet des agents anti-acide
Une analyse de pharmacocinétique de population indique que l'administration concomitante d'agents anti-acide incluant les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), les antagonistes du récepteur de l'histamine 2 (H2RA) ou d'autres agents anti-acide n'a pas d'impact significatif sur l'absorption du talazoparib.
Le traitement par TALAZOPARIB doit être instauré et contrôlé par un médecin expérimenté dans l'utilisation des traitements anticancéreux.
Les patients doivent être sélectionnés pour le traitement du cancer du sein HER2 négatif par TALAZOPARIB sur la base de la présence de mutations germinale et/ou somatique BRCA1/2, déterminées par un laboratoire expérimenté utilisant une méthode de test validée (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Posologie
La dose recommandée de TALAZOPARIB est d'une gélule de 1 mg prise par voie orale une fois par jour. Les patients doivent être traités jusqu'à progression du cancer ou survenue d'une toxicité inacceptable.
Oubli de dose
Si le patient vomit ou oublie de prendre une dose, il ne doit pas prendre de dose supplémentaire. La dose prescrite suivante doit être prise à l'heure habituelle.
Adaptations posologiques
Pour la prise en charge des effets indésirables, une interruption du traitement ou une réduction posologique doivent être envisagées selon la sévérité et la présentation clinique. Les réductions de dose recommandées sont présentées dans le tableau 1.
Tableau 1. Adaptations posologiques en cas d'effets indésirables
| Dose |
Dose initiale recommandée | 1 mg (une gélule de 1 mg) une fois par jour |
Première réduction posologique | 0,75 mg (trois gélules de 0,25 mg) une fois par jour |
Deuxième réduction posologique | 0,5 mg (deux gélules de 0,25 mg) une fois par jour |
Aucune modification de la posologie n'est nécessaire sur la base de l'âge, du sexe, de l'ethnie ou du poids corporel du patient (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Traitement concomitant par inhibiteurs ou inducteurs de la glycoprotéine P (P-gp)
Les inhibiteurs puissants de la P-gp peuvent entraîner une augmentation de l'exposition au talazoparib. L'utilisation concomitante d'inhibiteurs puissants de la P-gp pendant le traitement par talazoparib doit être évitée. La co-administration ne doit être envisagée qu'après une évaluation attentive des bénéfices et des risques potentiels. Si la co-administration d'un inhibiteur puissant de la P-gp est inévitable, réduire la dose de TALAZOPARIB à 0,75 mg une fois par jour. Lors de l'arrêt de l'inhibiteur puissant de la P- gp, augmenter la dose de TALAZOPARIB (après 3-5 demi-vies de l'inhibiteur) à la dose utilisée avant l'initiation de l'inhibiteur puissant de la P-gp (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
L'effet de l'administration concomitante d'inducteurs de la P-gp et de TALAZOPARIB n'a pas été étudié. Par conséquent, l'utilisation concomitante d'inducteurs puissants de la P-gp pendant le traitement par le TALAZOPARIB doit être évitée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Traitement concomitant par des inhibiteurs de la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP)
L'effet de l'administration concomitante d'inhibiteurs de la BCRP et de TALAZOPARIB n'a pas été étudié. Par conséquent, l'utilisation concomitante d'inhibiteurs puissants de la BCRP pendant le traitement par le TALAZOPARIB doit être évitée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Populations particulières
Insuffisance hépatique
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire pour les patients présentant une insuffisance hépatique légère (bilirubine totale ≤ 1 × la limite supérieure de la normale [LSN] et aspartate aminotransférase (ASAT) > LSN, ou bilirubine totale > 1,0 à 1,5 × la LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT). TALAZOPARIB n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée (bilirubine totale > 1,5 à 3,0 × la LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT) ou une insuffisance hépatique sévère (bilirubine totale > 3,0 × la LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). TALAZOPARIB ne peut être utilisé chez des patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère que si le bénéfice est supérieur au risque potentiel et, s'il est utilisé, la fonction hépatique ainsi que les événements indésirables devront être attentivement surveillés.
Insuffisance rénale
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (60 ml/min ≤ clairance de la créatinine [ClCr] < 90 ml/min). Pour les patients présentant une insuffisance rénale modérée (30 ml/min ≤ ClCr < 60 ml/min), la dose recommandée de TALAZOPARIB est de 0,75 mg une fois par jour. TALAZOPARIB n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (ClCr < 30 ml/min) ni chez les patients nécessitant une hémodialyse. L'utilisation de TALAZOPARIB n'est pas recommandée chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère ou nécessitant une hémodialyse (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). TALAZOPARIB ne peut être utilisé chez des patients atteints d'insuffisance rénale sévère que si le bénéfice est supérieur au risque potentiel et, la fonction rénale et les événements indésirables devront être attentivement surveillés (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Sujets âgés
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients âgés (≥ 65 ans) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Mutations somatiques
Aucune données d'efficacité et de sécurité ne sont disponibles chez les patients adultes porteurs de mutation somatique du gène de prédisposition au cancer du sein (BRCA) (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Indice de performance ECOG >2
Aucune données d'efficacité et de sécurité ne sont disponibles chez les patients présentant un indice de performance ECOG >2 (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Patients non-caucasiens
Les données cliniques sont très limitées chez les patients non-caucasiens. Cependant, aucune adaptation posologique n'est nécessaire sur la base de l'origine ethnique (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Population pédiatrique
La sécurité d'emploi et l'efficacité de TALAZOPARIB n'ont pas été établies chez l'enfant et l'adolescent de moins de 18 ans. Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration
Voie orale. Les gélules doivent être avalées entières ; elles ne doivent pas être ouvertes ni dissoutes. Elles peuvent être prises avec ou sans nourriture.
Durée de conservation :
29 mois.
Précautions particulières de conservation :
Ce médicament ne nécessite pas de précaution.
Sans objet.
Il n'existe pas de traitement spécifique du surdosage du talazoparib et les symptômes d'un surdosage ne sont pas établis. En cas de surdosage, stopper le traitement par le talazoparib et envisager une décontamination gastrique, mettre en oeuvre des soins de support des fonctions vitales et traiter les symptômes.
Classe pharmacothérapeutique : autres agents antinéoplasiques, code ATC : non encore attribué.
Mécanisme d'action et effets pharmacodynamiques
TALAZOPARIB est un inhibiteur puissant des enzymes PARP, PARP1 et PARP2. Les enzymes PARP sont impliquées dans les voies de signalisation de réponse aux lésions de l'ADN cellulaire, comme la réparation de l'ADN, la transcription génétique, la régulation du cycle cellulaire et la mort cellulaire. Les inhibiteurs de PARP (PARPi) exercent des effets cytotoxiques sur les cellules cancéreuses par le biais de 2 mécanismes, l'inhibition de l'activité catalytique de PARP et par le piégeage de PARP, par lequel la protéine PARP liée à un PARPi ne se dissocie pas facilement d'une lésion de l'ADN, ce qui empêche la réparation de l'ADN, sa réplication et sa transcription et enfin l'apoptose et/ou la mort cellulaire. Le traitement de lignées de cellules cancéreuses présentant des anomalies de gènes de réparation de l'ADN avec le talazoparib en monothérapie entraîne une augmentation du taux de γH2AX, marqueur de cassures de l'ADN double brin, entraînant une diminution de la prolifération cellulaire et une augmentation de l'apoptose. La forte cytotoxicité observée avec le talazoparib contre plusieurs lignées de cellules tumorales ayant des mutations des voies de réponse aux lésions de l'ADN (DDR, DNA damage response) peut être attribuée à son inhibition de l'activité catalytique de PARP et à un piégeage robuste de PARP. L'activité anti-tumorale du talazoparib a aussi été observée dans le modèle de xénogreffe du cancer du sein avec BRCA muté dérivée de patient (PDX) précédemment traité avec un traitement à base de platine. Dans le modèle PDX, le talazoparib a réduit la croissance tumorale et a augmenté le niveau de γH2AX et d'apoptose dans les tumeurs.
Détection de mutation BRCA
Les patients sont éligibles pour le traitement par TALAZOPARIB s'ils présentent une mutation germinale et/ou somatique de BRCA confirmée délétère ou suspectée délétère (c'est-à-dire une mutation qui perturbe le fonctionnement génétique normal ; détectée à l'aide d'un test approprié validé).
Efficacité et sécurité clinique
Étude de phase 3 randomisée EMBRACA
L'étude EMBRACA était une étude ouverte, randomisée, parallèle, à 2 groupes, multicentrique, comparant TALAZOPARIB à une chimiothérapie (capécitabine, éribuline, gemcitabine, vinorelbine) chez des patients atteints d'un cancer du sein localement avancé ou métastatique avec mutation germinale BRCA et HER2 négatif, ayant reçu au maximum 3 traitements de chimiothérapie cytotoxique antérieurs pour le traitement de leur cancer métastatique ou localement avancé. Les patients devaient avoir reçu un traitement par anthracycline et/ou taxane (sauf contre-indication) en néoadjuvant, adjuvant et/ou métastatique. Les patients ayant déjà reçu un traitement à base de platine contre un cancer avancé ne devaient présenter aucune preuve de progression de la maladie pendant le traitement à base de platine. Aucun traitement antérieur par inhibiteur de PARP n'était autorisé.
Au total, 431 patients ont été randomisés suivant un ratio de 2/1 pour recevoir TALAZOPARIB 1 mg, gélule, une fois par jour ou une chimiothérapie à des doses standards jusqu'à progression ou toxicité inacceptable. Sur les 431 patients randomisés dans l'étude EMBRACA, 287 ont été randomisés dans le groupe TALAZOPARIB et 144 dans le groupe chimiothérapie. La randomisation a été stratifiée selon le nombre de lignes antérieures de traitement par chimiothérapie pour le cancer métastatique (0 versus 1, 2 ou 3), selon le statut triple négatif du cancer (cancer du sein triple négatif versus non triple négatif) et selon les antécédents de métastases du système nerveux central (oui versus non). La majorité des patients (408/431, 95 %) a été sélectionnée à partir du test BRACAnalysis et le statut de mutation BRCA (positif pour le gène de susceptibilité au cancer du sein 1 [BRCA1] ou positif pour le gène de susceptibilité au cancer du sein 2 [BRCA2]) était similaire dans les deux groupes de traitement.
Les caractéristiques démographiques et initiales des patients étaient généralement similaires entre les groupes de traitement à l'étude. L'âge médian des patients était de 45 ans (écart 27 à 84 ans) dans le groupe TALAZOPARIB et de 50 ans (écart 24 à 88 ans) dans le groupe chimiothérapie. Il est à noter que 63 % et 47 % des patients avaient moins de 50 ans dans le groupe talazoparib et dans le groupe chimiothérapie, respectivement ; 27 % et 47 % avaient 50 à < 65 ans respectivement et 9 % et 7 % avaient ≥ 65 ans, respectivement. Parmi tous les patients randomisés, dans les groupes talazoparib et chimiothérapie, il y avait respectivement 1 % et 2 % d'hommes, 66,9 % et 75,0 % de sujets blancs, 10,8 % et 11,1 % d'asiatiques et 4,2 % et 0,7 % de sujets noirs ou afro-américains. Pratiquement tous les patients (97,7 %) dans les deux groupes présentaient un indice de performance ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1. Environ 55,9 % des patients présentaient un cancer positif pour un récepteur hormonal (positif pour le récepteur de l'oestrogène [ER] ou de la progestérone [PR]) ; 44,1 % des patients avaient un cancer triple-négatif et les proportions étaient équilibrées dans les groupes de traitement. La durée médiane entre le diagnostic initial de cancer du sein et le diagnostic de cancer du sein avancé était de 1,9 ans (écart 0 à 22 ans) dans le groupe talazoparib et de 2,7 ans (écart0 à 24 ans) dans le groupe chimiothérapie. L'intervalle sans maladie déclaré était < 12 mois chez 37,6 % des patients du groupe talazoparib et chez 29,2 % des patients des groupes chimiothérapie. Parmi tous les patients inclus, le nombre médian de traitements antérieurs par chimiothérapie contre le cancer du sein avancé a été de 1 ; 38,7 % des patients n'ayant reçu aucun traitement antérieur contre le cancer avancé ou métastatique, 37,3 % en ayant reçu un, 19,9 % en ayant reçu 2 et 4,2 % en ayant reçu 3 lignes ou plus, respectivement. Seize pour cent des patients du groupe talazoparib et 20,8 % des patients du groupe chimiothérapie avaient reçu un traitement antérieur par platine.
Le critère d'évaluation principal de l'efficacité était la survie sans progression (PFS) évaluée selon les critères RECIST, version 1.1, par revue centrale indépendante en aveugle (BICR). Les objectifs secondaires étaient le taux de réponse objective (ORR), la survie globale (OS), la tolérance, et la PK. Les objectifs exploratoires incluaient la durée de la réponse (DOR), le taux de bénéfice clinique à 24 semaines (CBR24), la qualité de vie (QoL) évaluée à l'aide du questionnaire de qualité de vie QLQ- C30 de l'EORTC (Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer)/QLQ-BR23 de l'EORTC et l'étude de biomarqueurs.
L'étude a atteint son objectif principal en démontrant une amélioration statistiquement significative de la PFS avec TALAZOPARIB par rapport à la chimiothérapie (risque relatif [RR] 0,54 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,41, 0,71 ; valeur de p < 0,0001). Une analyse de la sensibilité de la PFS évaluée par l'investigateur est cohérente avec les résultats de PFS évaluée par la revue en aveugle centralisée indépendante. L'analyse intermédiaire de l'OS a été réalisée à 51 % du nombre total d'événements prévus. Les données d'efficacité de l'étude EMBRACA sont résumées dans le tableau 3 et les courbes de Kaplan-Meier pour la PFS et l'OS sont présentées sur les figures 1 et 3. Les résultats observés dans les sous-groupes de patients pré-spécifiés sont cohérents (figure 2).
Tableau 3. Résumé des résultats d'efficacité - étude EMBRACA
|
TALAZOPARIB |
Chimiothérapie |
Survie sans progression par BICR |
N=287 |
N=144 |
Événements, nombre (%) |
186 (65%) |
83 (58%) |
Médiane (IC 95 %), mois |
8,6 (7,2, 9,3) |
5,6 (4,2, 6,7) |
Risque relatif (IC 95 %) |
0,54 (0,41, 0,71) | |
Valeur de p bilatéralea |
p < 0,0001 | |
Survie globale (analyse intermédiaire)b |
N=287 |
N=144 |
Événements, nombre (%) |
108 (38%) |
55 (38%) |
Médiane (IC 95 %), mois |
22,3 (18,1, 26,2) |
19,5 (16,3, 22,4) |
Risque relatif (IC 95 %) |
0,76 (0,55, 1,06) | |
Valeur de p bilatéralea |
p=0,1053 | |
Réponse objective d'après l'investigateurc,d |
N=219 |
N=114 |
ORR (%, IC 95%) |
62,6 (55,8, 69,0) |
27,2 (19,3, 36,3) |
Odds ratio (IC 95%) |
4,99 (2,9, 8,8) | |
Valeur de p bilatéralee |
p < 0,0001 |
|
TALAZOPARIB |
Chimiothérapie |
Durée de réponse d'après l'investigateurc |
N=137 |
N=31 |
Médiane (amplitude interquartile), mois |
5,4 (2,8, 11,2) |
3,1 (2,4, 6,7) |
Abréviations : BICR=revue centralisée indépendante en aveugle ; IC=intervalle de confiance ; CMH=Cochran-Mantel-Haenszel ; CR=réponse complète ; ITT=intention de traiter ; ORR=taux de réponse objective ; OS=survie globale ; PR=réponse partielle ; QLQ-BR23: Quality of Life Qestionnaire- Breast Cancer Module ; QLQ-C30 : Quality of Life Questionnaire-Core 30; RECIST=critères d'évaluation de la réponse pour les tumeurs solides version 1.1 ; SD=maladie stable
a. Test des rangs logarithmiques stratifié.
b. 51 % du nombre final prévu d'événements d'OS sont survenus (163 sur 321 décès).
c. Menée dans la population ITT avec maladie mesurable et réponse objective. Le taux de réponse complète a été de 5,5 % dans le groupe TALAZOPARIB contre 0 % dans le groupe chimiothérapie.
d. Selon les critères RECIST 1.1, confirmation de la CR/PR non nécessaire.
e. Test de CMH stratifié.
La valeur de p de l'analyse principale est basée sur un test des rangs logarithmiques stratifié. Le risque relatif était fondé sur un modèle de régression de Cox stratifié avec le traitement comme la seule covariable (facteurs de stratification : nombre de protocoles de chimiothérapie cytotoxique antérieurs, statut triple-négatif, antécédents du système nerveux central) et relatif à la chimiothérapie globalement avec un score < 1 en faveur du talazoparib.
Abréviations : IC=intervalle de confiance ; Cum=cumulatif ; Evt =événement ; SSP =survie sans progression (ou PFS = Progression-free Survival) ; PCT =traitement de choix du médecin (chimiothérapie) ; REF= groupe de traitement de référence
Abréviations : aBC=cancer du sein avancé ; BRCA=breast cancer susceptibility gene (gène de susceptibilité au cancer du sein) ; IC=intervalle de confiance ; SNC=système nerveux central ; HR+=positif pour les récepteurs hormonaux ; ITT : intention de traiter ; OS=survie globale ; PCT=traitement de choix du médecin (chimiothérapie) ; SSP=survie sans progression (ou PFS = Progression-free Survival) ; TLZ =talazoparib ; TNBC =cancer du sein triple-négatif.
Abréviations : IC=intervalle de confiance ; Cum=cumulatif ; Evt=événement ; ITT= intention de traiter ; OS=survie globale ; PCT=traitement de choix du médecin (chimiothérapie) ; REF=groupe de traitement de référence.
Les symptômes déclarés par les patients ont été recueillis à l'aide des questionnaires EORTC QLQ- C30 et EORTC QLQ-BR23. Au total 262 patients du groupe talazoparib et 114 patients du groupe chimiothérapie ont répondu au questionnaire à l'état initial et lors d'au moins 1 visite ensuite.
L'amélioration de l'état de santé général (GHS)/QdV comparativement à l'inclusion a été significativement plus importante dans le groupe talazoparib (3,0 [IC 95 % : 1,2, 4,8]) que dans le groupe chimiothérapie (-5,4 [IC 95 % : -8,8, -2,0]) (p<0,0001). Le retard avant détérioration définitive cliniquement pertinente du GHS/de la QdV (diminution ≥ 10 points vs inclusion) a été significativement plus important dans le groupe talazoparib que dans le groupe chimiothérapie [(RR : 0,38 [IC 95 % : 0,26, 0,55] ; p<0,0001), médiane 24,3 mois vs 6,3 mois].
L'amélioration des symptômes spécifiques des seins depuis l'inclusion a été significativement plus importante dans le groupe talazoparib (-5,1 [IC 95 % : -6,7, -3,5]) que dans le groupe chimiothérapie (- 0,1 [IC 95 % : -2,9, 2,6]) (p=0,002). Le retard avant détérioration définitive cliniquement pertinente des symptômes spécifiques des seins (augmentation ≥ 10 points depuis l'inclusion) a été significativement plus important dans le groupe talazoparib que dans le groupe chimiothérapie (RR de 0,39 [IC 95 % : 0,20, 0,78] ; p= 0,005, durées médianes non atteintes [NA]).
L'amélioration globale vs l'inclusion a été significativement plus importante dans le groupe talazoparib que dans le groupe chimiothérapie pour le score fonctionnel [12,4, IC 95 % : (7,1, 17,7) (p<0,0001)] et les symptômes suivants : fatigue [-12,3, IC 95 % : (-17,2, -7,5) (p<0,0001)], douleur [-13,3, IC 95 % :
(-18,5, -8,1) (p<0,0001)] et perte d'appétit [-11,7, IC 95 % : (-17,6, -5,7) (p=0,0001)].
Un délai significativement plus long avant détérioration cliniquement pertinente des symptômes suivants a été observé ; fatigue [(RR : 0,40 [IC 95 % : 0,28, 0,56] ; p <0,0001), médiane 17,1 mois vs 7,1 mois],
douleur, [(RR : 0,34 [IC 95 % : 0,23, 0,50] ; p <0,0001), médiane 22,7 mois vs 7,5 mois], perte d'appétit, [(RR : 0,32 [IC 95 % : 0,21, 0,49] ; p <0,0001), médiane NA vs 9,0 mois], traitement systémique des effets indésirables, [(RR : 0,33 [IC 95 % : 0,22, 0,51] ; p <0,0001), médiane 24,6 mois vs 7,9 mois], symptômes au niveau du bras, [(RR : 0,46 [IC 95 % : 0,29, 0,73] ; p =0,0008), médiane NA vs 13,2 mois]. Un délai significativement plus long avant détérioration cliniquement pertinente a été observé pour le score fonctionnel, [(RR : 0,36 [IC 95 % : 0,25, 0,52] ; p <0,0001), médiane 20,5 mois vs 5,6 mois].
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec le talazoparib dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique, dans l'indication du cancer du sein (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique).
L'exposition au talazoparib a augmenté proportionnellement pour des doses entre 0,025 mg et 2 mg après administration quotidienne de doses répétées. Après administration quotidienne répétée de 1 mg de talazoparib aux patients, la moyenne géométrique de l'aire sous la courbe des concentrations plasmatiques en fonction du temps (ASC) et la concentration plasmatique maximale observée (Cmax) du
talazoparib à l'état d'équilibre étaient incluses entre 126 ng•h/ml et 208 ng•h/ml et entre 11,4 ng/ml et 19,1 ng/ml, respectivement. Après administrations quotidiennes répétées, les concentrations plasmatiques de talazoparib ont atteint l'état d'équilibre en 2 à 3 semaines. Le ratio d'accumulation médian de talazoparib après administration par voie orale répétée de 1 mg une fois par jour était compris entre 2,33 et 5,15.
Absorption
Après administration orale de talazoparib, le temps médian jusqu'à la Cmax (Tmax) a été généralement compris entre 1 et 2 heures après administration. L'étude de biodisponibilité absolue n'a pas été menée chez l'homme. Cependant, d'après les données sur l'excrétion urinaire, la biodisponibilité absolue est d'au moins 54,6 %, avec une fraction absorbée d'au moins 68,7 % (voir Élimination).
Effet des aliments
La prise des aliments réduit la vitesse mais pas l'ampleur de l'absorption du talazoparib. Après une seule dose par voie orale de talazoparib prise avec des aliments à forte teneur en lipides et en calories (environ 827 calories, 57 % de lipides), la Cmax moyenne du talazoparib a diminué d'environ 46 %, le Tmax médian a été allongé de 1 à 4 heures, tandis que l'ASCinf n'a pas été affectée. Compte tenu de ces résultats, TALAZOPARIB peut être administré pendant ou en dehors des repas.
Distribution
Le volume de distribution apparent moyen (Vss/F) du talazoparib est de 420 l. In vitro, la liaison du talazoparib aux protéines plasmatiques est d'environ 74 % et elle est indépendante de la concentration sur l'intervalle de concentration de 0,01 µM à 1 µM.
Biotransformation
Le talazoparib subit un métabolisme hépatique minime chez l'homme. Après administration orale d'une dose unique de 1 mg de talazoparib marqué au carbone 14 chez l'homme, aucun métabolite circulant majeur n'a été identifié dans le plasma, et le talazoparib a été la seule entité dérivée du médicament identifiée en circulation. Aucun métabolite représentant individuellement plus de 10 % de la dose administrée n'a été récupéré dans l'urine ni dans les fèces. Les voies métaboliques identifiées du talazoparib chez les sujets humains incluent : 1) la mono-oxydation ; 2) la déshydrogénation ; 3) la conjugaison à la cystéine du mono-desfluoro-talazoparib ; et 4) la glucuroconjugaison.
In vitro, le talazoparib n'est pas un inhibiteur du cytochrome (CYP)1A2, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6, ou CYP3A4/5 ni un inducteur de CYP1A2, CYP2B6, ou CYP3A4 à des concentrations pertinentes sur le plan clinique.
In vitro, le talazoparib n'a inhibé aucun des principaux transporteurs membranaires intestinaux, hépatiques ou rénaux (P-gp, BCRP, OATP1B1 [organic anion transporting polypeptide], OATP1B3, OCT1 [organic cationic transporter], OCT2, OAT1 [organic anion transporter], OAT3, BSEP [bile salt export pump], MATE1 [multidrug and toxin extrusion] et MATE2-K) à des concentrations pertinentes sur le plan clinique.
In vitro, le talazoparib n'a inhibé aucune des principales isoformes de l'uridine-diphosphate glucuronosyltransférase (UGT) (1A1, 1A4, 1A6, 1A9, 2B7, et 2B15) à des concentrations pertinentes sur le plan clinique.
Élimination
La demi-vie plasmatique terminale moyenne du talazoparib a été de 89,8 heures et la clairance apparente moyenne par voie orale (CL/F) de 6,45 l/h chez les patients atteints de cancer. Chez 6 femmes présentant des tumeurs solides avancées ayant reçu une dose orale unique de talazoparib marqué au carbone 14, en moyenne 68,7 % et 19,7 % de la dose radio-active administrée au total a été récupérée dans l'urine et les fèces, respectivement. L'excrétion du talazoparib sous forme inchangée dans l'urine était la voie d'élimination principale, représentant 54,6 % de la dose administrée ; 13,6 % de talazoparib a été retrouvé dans les fèces sous forme inchangée.
Age, sexe, race et poids corporel
Une analyse de pharmacocinétique de population a été réalisée en utilisant les données de 490 patients atteints de cancer afin d'évaluer l'impact de l'âge (de 18 à 88 ans), du sexe (53 hommes et 437 femmes), de la race (361 sujets blancs, 41 sujets asiatiques, 16 sujets noirs, 9 autres et 63 non rapporté), et du poids corporel (allant de 35,7 kg à 162 kg) sur la pharmacocinétique du talazoparib. Les résultats ont montré que l'âge, le sexe, la race et le poids corporel n'avaient avait aucun effet pertinent d'un point de vue clinique sur la pharmacocinétique du talazoparib.
Population pédiatrique
La pharmacocinétique du talazoparib n'a pas été évaluée chez les patients de moins de 18 ans.
Sujets âgés
85 des 409 patients qui ont reçu le talazoparib avaient 65 ans ou plus. Aucune différence globale en termes de sécurité d'emploi ou d'efficacité du talazoparib n'a été observée entre ces sujets et les sujets plus jeunes ; cependant, on ne peut exclure que certains sujets âgés présentent une plus grande sensibilité.
Insuffisance rénale
D'après une analyse de pharmacocinétique de population incluant 490 patients, dont 132 patients atteints d'insuffisance rénale légère (60 ml/min ≤ ClCr < 90 ml/min), 33 patients atteints d'une insuffisance rénale modérée (30 ml/min ≤ ClCr < 60 ml/min), et 1 patient atteint d'une insuffisance rénale sévère (ClCr < 30 ml/min), la CL/F du TALAZOPARIB a diminué de 14,4 % et de 37,1 % chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère et modérée, respectivement, par rapport aux patients ayant une fonction rénale normale (ClCr ≥ 90 ml/min). Les données disponibles sont insuffisantes pour estimer l'impact d'une insuffisance rénale sévère sur la CL/F du talazoparib dans cette population de patients. La pharmacocinétique du talazoparib n'a pas été étudiée chez les patients nécessitant une hémodialyse.
Insuffisance hépatique
D'après une analyse de pharmacocinétique de population incluant 490 patients, dont 118 patients atteints d'insuffisance hépatique légère (bilirubine totale ≤ 1,0 x LSN et ASAT > LSN, ou bilirubine totale
> 1,0 à 1,5 x LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT), l'insuffisance hépatique légère n'a pas eu d'effet sur la pharmacocinétique du talazoparib. La pharmacocinétique du talazoparib n'a pas été étudiée chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée (bilirubine totale > 1,5 à 3,0 x LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT) ou sévère (bilirubine totale > 3,0 x LSN et quelle que soit la valeur d'ASAT).
Électrophysiologie cardiaque
L'effet du talazoparib sur la repolarisation cardiaque a été évalué par des électrocardiogrammes (ECG) appariés dans le temps pour évaluer le lien entre l'évolution de l'intervalle QT corrigé en fonction de la fréquence cardiaque (QTc) depuis l'état initial et les concentrations plasmatiques correspondantes de talazoparib chez 37 patients présentant des tumeurs solides avancées. Le talazoparib n'a pas eu d'effet cliniquement pertinent sur la prolongation de l'intervalle QTc à la dose clinique recommandée maximale de 1 mg une fois par jour.
Les effets du talazoparib sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés. Cependant, les patients qui ressentent de la fatigue, une asthénie ou des vertiges lorsqu'ils prennent le talazoparib doivent faire preuve de prudence lors de la conduite ou l'utilisation de machines.
Carcinogénicité
Aucune étude de carcinogénicité n'a été conduite avec le talazoparib.
Génotoxicité
Le talazoparib n'a pas été mutagène dans le test de mutation inverse bactérienne (Ames). Le talazoparib s'est avéré clastogène dans un test d'aberration chromosomique in vitro sur lymphocytes du sang périphérique humains et dans un test du micro-noyau in vivo chez des rats, à des expositions similaires à celles obtenues avec des doses pertinentes sur le plan clinique. Cette clastogénicité est cohérente avec l'instabilité génomique résultant de la pharmacologie principale du talazoparib et indique un risque de génotoxicité chez l'Homme.
Toxicité de doses répétées
Des études de toxicité d'une durée maximale de 13 semaines à doses répétées chez l'animal ont montré que le talazoparib est cliniquement bien toléré chez le rat à une dose de 0,04 mg/kg/jour et chez le chien à une dose de 0,01 mg/kg/jour, et que la marge d'exposition n'induisant pas d'effets nocifs en terme d'AUC24 (aire sous la courbe des concentrations plasmatiques entre 0 et 24h après administration du talazoparib) correspond à 0,2 fois l'exposition plasmatique retrouvée à la dose administrée chez l'Homme. Les principaux résultats à des expositions sub-thérapeutiques ont inclus une hypocellularité de la moelle osseuse avec diminution dose-dépendante des cellules hématopoïétiques, déplétion du tissu lymphoïde dans plusieurs organes et une atrophie et/ou des modifications de dégénérescence des testicules, de l'épididyme et des tubules séminifères. Les observations supplémentaires à des expositions supérieures ont inclus une augmentation dose-dépendante de l'apoptose/nécrose dans le tractus gastro-intestinal, le foie et les ovaires. La plupart des observations histopathologiques ont été généralement réversibles et les observations au niveau des testicules ont été partiellement réversibles après 4 semaines sans traitement. Ces résultats sont en accord avec la pharmacologie du talazoparib et avec sa distribution tissulaire.
Toxicologie de la reproduction
Dans une étude du développement embryo-foetal menée chez des rats, le talazoparib a entraîné des décès embryo-foetaux, des malformations foetales (enfoncement des yeux, microphtalmie, sternèbre fendue, arc vertébral cervical fusionné) et des variations structurelles osseuses à une exposition maternelle systémique AUC24 correspondant à environ 0,09 fois l'exposition pertinente chez l'Homme à la dose recommandée.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
Médicament soumis à prescription hospitalière.
Prescription réservée aux médecins spécialistes en oncologie et aux médecins compétents en cancérologie.
Gélules opaques de couleur chair, en hypromellose (HPMC), de taille 4.
Boite de 1 flacon en polyéthylène haute densité (PEHD), contenant 30 gélules.